Politique de la formation à distance – suite

Ainsi, des textes gouvernementaux mentionnent « que les universités dans les régions offrent des programmes de base au premier cycle, avec parfois des nombres d’inscription modestes… si toutes les universités doivent atteindre l’excellence, toutes ne peuvent offrir l’ensemble des programmes de formation et des services et exceller dans toutes les disciplines ». Cette affirmation nous semble maladroite, sinon fausse. En effet, l’expertise développée au Québec en formation à distance est justement une façon d’augmenter la diversité des programmes offerts dans tous les établissements universitaires québécois. Cet enseignement puiserait à même les avancées de la recherche universitaire. La formation à distance permet, quant à elle, d’enseigner avec une très grande qualité et à moindre coût, donc le Québec pourrait élargir l’offre de programmes de formation, dans quelque discipline que ce soit, dans tous les centres universitaires du Québec, tout en dégageant des ressources professorales précieuses pour la formation par la recherche aux cycles supérieurs.

Le grand principe de cette politique est que tout cours ou programme offert au Québec doit l’être à distance.

En conséquence, nous estimons que des investissements spécifiques doivent être réservés et dirigés vers la formation à distance, pour chaque établissement d’enseignement. De plus, nous croyons que des investissements doivent être prévus pour la mise en place et la consolidation d’une structure nationale de support pédagogique dans la nouvelle UQÀM qui résultera de la fusion avec la Téluq. Autrement, des dizaines de micro-projets vont continuer d’éclore, de se dédoubler, et souvent disparaître, tout en épuisant les bonnes volontés et les énergies des artisans (professeurs, chercheurs, spécialistes de l’éducation ou des médias…) sans avoir créé d’impact significatif en termes de formation et de diplomation.

Si, par malheur, les gouvernements ne jugeaient pas pertinent de placer à leur agenda l’élaboration d’une telle politique essentielle pour l’avenir du Québec, les établissements d’enseignement et l’économie québécoise risquent d’en supporter à moyen terme des conséquences négatives majeures. Ainsi, au lieu d’une occasion profitable pour les établissements québécois, les transformations prévisibles ne seront plus qu’une menace devant laquelle il faudra réagir, sans doute mal, au lieu d’en avoir pris le leadership lorsqu’il en était temps.