Politique de la formation à distance

Depuis plusieurs années le CQFD, à l’instar de plusieurs autres groupes, a réclamé du gouvernement une politique de la formation à distance. Alors que des travaux et des annonces antérieures auraient pu laisser croire à pareille occurrence, on doit se rendre à l’évidence qu’une telle politique n’est pas encore en place.

À la veille du rapprochement de la Télé-université et de l’Université du Québec à Montréal, il nous est apparu primordial de réaffirmer cette nécessité d’une politique de la formation à distance, avec une illustration tirée essentiellement de l’enseignement supérieur.

La pertinence et l’importance d’une politique de la formation à distance dans le contexte actuel semblent aller de soi car la formation à distance, comme par ailleurs l’ensemble de l’enseignement supérieur, est un outil stratégique de développement économique, social et culturel. De fait, dans cette société du savoir qui pousse les États et les nations à maximiser leurs atouts stratégiques, on doit rappeler que le moyen concurrentiel par excellence en éducation, selon une multitude d’observateurs internationaux, est et sera la formation à distance. Que le canal privilégié par lequel le rayonnement scientifique d’une nation se fera, est encore la formation à distance, par exemple sur des métiers comme l’ingénierie des TIC ou l’architecture domotique… Il nous faut collectivement en prendre acte et passer à l’action, autrement on risque de se « faire cannibaliser par les Américains, les Français et les Canadiens, dans cet ordre » selon l’expression imagée et sans équivoque d’un responsable de formation à distance québécois.

Ainsi en est-il pour l’accès aux études et à la diplomation. Depuis plus de 30 ans, la formation à distance a démontré ses capacités d’ouverture aux Québécois et Québécoises à l’enseignement universitaire et à la diplomation qui s’ensuit. Cette capacité d’ouverture, comme certaines recherches le démontrent, n’est pas seulement géographique, mais aussi, sinon surtout, sociologique, culturelle et économique, comme vous le savez déjà. Autant pour les individus que pour des groupes, professionnels ou autres, autant pour la formation initiale que pour la formation continue, autant pour des formations courtes et ponctuelles que pour des formations longues et qualifiantes, la formation à distance, quel que soit le degré d’utilisation des technologies de l’information et de la communication, est plus qu’un mode d’enseignement ou de formation. Elle est le véhicule de l’urgente et nécessaire réforme des voies d’accès à la connaissance, de leur démocratisation et de leur appropriation par l’ensemble des Québécois et Québécoises.

En ce qui concerne la consolidation de la qualité de la formation, on peut souligner encore ici que les cours et les programmes offerts en formation à distance sont plus faciles à évaluer et à comparer parce qu’ils sont, pour une bonne part, rendus disponibles par un média ou l’autre. Ce sont des cours dont tous peuvent juger de l’actualité, de la pertinence et de la pérennité. L’ensemble du corpus de recherche sur l’évaluation des cours et des programmes à distance, dans le monde et au Québec, démontre sans équivoque que ces activités pédagogiques sont du plus haut niveau possible, plus exigeantes académiquement pour les étudiants, les professeurs et les tuteurs tout en pouvant être agréables et stimulantes.